Dans la journée du 24 aout, Le 134ème RI met en état de défense les bois de Beau-Chenôt et de Vennezey, au nord de Damas-aux-Bois (88). On commence à creuser des tranchées. L’ennemi est signalé sur la Mortagne.
A 15 heures le régiment est alerté. Il se porte sur Saint-Boingt (54) et Essey-la-Côté (54) où il bivouaque. L’ordre arrive d’enlever Rozelieures, occupé par l’ennemi
Au petit jour, le Régiment se déploie et se porte résolument à l’attaque. Sous le feu de l’ennemi, Les bataillons franchissent l’immense prairie que domine le village, entouré de vergers touffus où sont nichés les mitrailleuses ennemies qui crépitent sans arrêt. L’Euron, ruisseau profond et marécageux qui coule au pied du village est atteint . La traversée en en très dure; le feu de l’ennemi s’intensifie, mais l’entrain des hommes est merveilleux et c’est baïonnette haute que le 134ème aborde le village. L’ennemi résiste, des combats au corps à corps s’engagent partout dans les rues, les maisons, les vergers.
L’ennemi recule sur la partie nord du plateau où s’élève Rozelieures. Mais nous sommes à l’extreme gauche de l’armée Dubail et la liaison avec l’armée voisine est des plus précaires ; l’intervalle augmente de plus en plus.
Les Allemands se rendant compte de la situation délicate du régiment qui a sa gauche complétement découverte, déclenchent brusquement une contre-attaque forte de deux bataillons sur la lisière ouest de Rozelieures. Le 134ème RI défend le village avec acharnement et malgré des pertes sévères arrête la progression de l’ennemi. Des groupes allemands qui s’infiltrent dans la vallée de l’Euron sont tenus en respect par nos tirailleurs.
Il est 8 heures, l’ordre est donné au régiment de se reporter sur Saint-Boingt, pour échapper à la manœuvre enveloppante de l’ennemi . Le mouvement s’effectue en ordre malgré un tir effroyable de l’artillerie ennemie, mais avec de grosses pertes.
Le combat de Rozelieures le 24 aout coute au régiment 15 officiers et 1.300 hommes dont la plupart reposent près du village.